menu haut

samedi 7 janvier 2012

Le mariage Boutin-Bayrou compromis

Soutenir François Bayrou si elle n'obtient pas les 500 parrainages nécessaires pour être dans la course présidentielle: Christine Boutin, très remontée contre Nicolas Sarkozy, y songe sérieusement. Seul "hic", mais il est de taille: le mariage gay et l'ouverture de l'adoption aux homosexuels. La candidate du Parti chrétien-démocrate (PCD) en fait un casus belli: pas question de soutenir un candidat qui y serait favorable. L'alliance avec Bayrou s'annonce donc compliquée. Car au même moment, le candidat du Modem publiait sur son site une tribune favorable à l'homoparentalité.

Longtemps hésitant et ambigu sur la question, François Bayrou, catholique et pratiquant, part désormais du constat que les familles homoparentales "existent". Alors, dire "'l'homoparentalité, c'est affreux'...Excusez-moi, mais c'est la vie de tous les jours !", écrit-il. Quant à autoriser l'adoption par les homosexuels, en tant que président de Conseil général, "je suis moi-même intervenu pour qu'il n'y ait pas de distinction sur le sujet".
 

Pour François Bayrou, "on ne peut pas dire : 'n'est acceptable que la famille où il y a un papa et une maman'". D'ailleurs, "il y a en France des millions de mamans, toutes seules, qui élèvent leurs enfants. Ne sont-elles pas des mères qui méritent d'être respectées?" Dès lors, il juge "logique et de bon sens" que soient reconnues toutes les deux comme parents "deux personnes élevant des enfants ensemble, les ayant adoptés" ensemble.

De même, il souhaite que le lien du parent non biologique avec un enfant élevé dans le cadre d'une famille homoparentale soit reconnu: "parce que si la  personne, la mère généralement, par qui il a été conçu, ou par qui il a été adopté meurt, l'enfant se retrouve orphelin alors qu'il a été élevé par ces deux personnes. Ce n'est pas juste".

Le candidat centriste se prononce même pour l'accès à l'insémination artificielle pour les couples de lesbiennes: aujourd'hui, "il suffit d’aller en Belgique. Alors l’idée qu’une chose serait autorisée et légale là et interdite en France n’est plus de ce temps". En revanche, il se montre plus prudent sur la gestation pour autrui: "c’est très compliqué. J'ai des amis, des couples d’hommes, militants au Modem, qui y ont eu recours", mais "des gens, que je respecte, sont très révulsés par la gestation pour autrui". Toutefois, "il y a des enfants qui naissent de cette manière. Respectons leur vie, et donnons-leur des droits", conclut-il.

Si Bayrou n'est en revanche pas favorable au "mariage" gay -il préfère une "union" qui accorderait aux homosexuels les mêmes droits que les hétérosexuels-, le rapprochement avec Christine Boutin paraît donc pour le moins compromis. En attendant, elle espère toujours pouvoir concourir à la présidentielle sous ses propres couleurs et s'apprête pour cela à partir sur les chemins de Compostelle à la recherche de parrainages d'élus...