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samedi 5 décembre 2009

"Courrier urgent": le quotidien des lesbiennes libanaises

Au Liban, l'article 534 du code pénal punit "les relations sexuelles non naturelles" d'un an de prison maximum.

Interdite, l'homosexualité est aussi tabou dans une société conservatrice. Pas facile, dans ces conditions, de vivre sa vie de lesbienne, bisexuelle ou transsexuelle, malgré l'émergence depuis trois ans d'une communauté.

Pour la première fois dans le monde arabe, "Bareed Mista3jil" ("courrier urgent") un ouvrage édité par l'association LGBT Meem, publie les témoignages -anonymes- de 41 de ces femmes vivant à Beyrouth. Elles racontent la difficuté de concilier religion et hompsexualité, leur coming out, les relations avec leur famille ou les discriminations qu'elles subissent.

"Ma mère pense toujours que je suis lesbienne parce que mon père était mort et que je n'avais donc pas eu de modèle mâle. D'une certain façon, ça l'aide à m'accepter. Les gens semblent trouver plus simple d'accepter l'homosexualité quand ils peuvent lui donner une raison", raconte ainsi l'une d'elle.

Une des femmes qui témoignent s'interroge encore, plusieurs années après avoir été violée: "pourquoi n'ai-je pas crié? Pourquoi n'ai-je pas prévenu mes parents ou la police? (...) Je sais tout ce qu'on est théoriquement censée faire en cas de viol. Mais je veux juste qu'on me laisse seule, oublier ce qui est arrivé. (...) Quand tu es lesbienne, tu penses que tu es à l'abri, surtout quand t'es une butch. Tu penses que si tu coupes tes cheveux et que tu portes des vêtements punk, les hommes te laisseront tranquille".

Parfois, la religion peut aussi être une arme de tolérance. "Ma mère est une musulmane dévote. Elle croit tellement en dieu qu'elle se soumet à tout parce que c'est Sa volonté. Alors elle n'a pas remis en cause mon homosexualité (...) Mon père a eu la même réaction: "nous ne pouvons modifier la volonté de dieu" (...) Lorsqu'ils en ont discuté entre eux, ils ont estimé que vivre un mensonge était un plus grand péché que ma sexualité. Ils m'ont dit qu'il valait mieux être honnête avec moi même qu'être hypocrite".



jeudi 3 décembre 2009

Amélie Mauresmo: la retraite à 30 ans

Photo C. Dubreuil, site officiel d'Amélie Mauresmo

"Je ne vais pas y aller par quatre chemins: j'ai décidé de mettre un terme à ma carrière." Amélie Mauresmo a versé quelques larmes jeudi en annonçant son retrait du tennis professionnel, mais à 30 ans, la seule joueuse française à avoir été numéro un mondial le reconnaît: "Je n'ai plus envie d'aller sur le terrain m'entraîner."

A son palmarès sportif, Amélie Mauresmo peut ajouter la médaille du coming out, pour avoir rendu publique son homosexualité lors de l'Open d'Australie en 1999, à 19 ans. Elle est la lesbienne "out" la plus populaire de France et pose à plusieurs reprises en couverture de "Paris Match", sans résister parfois à la tentation de "prouver" qu'on peut être lesbienne et féminine. En 2005, le magazine la couronne "Femme de l'année". Son coming out courageux et malheureusement unique dans un milieu largement homophobe fait d'elle une icône à la fois sportive et lesbienne, à l'image d'une Martina Navratilova.

Aujourd'hui, la star des courts quitte le circuit professionnel. "C'est une décision qui a été longuement réfléchie. J'avais envie de prendre mon temps. C'est vrai que c'est un peu triste, mais c'est une décision qui est venue à moi comme une évidence au fil des dernières semaines et des derniers mois (...) La flamme, l'envie, la passion ne sont plus là", a-t-elle encore expliqué aux journalistes, du haut de ses "25 ans de vie tennistique".

"J'ai obtenu des résultats qui sont allés au-delà de mes rêves, de mes espérances (mais) je crois que dans ma tête, ça s'est terminé après Wimbledon. Je crois que le moment est venu de tourner la page et de passer à autre chose", ajoute Amélie Mauresmo. De ses projets, elle ne veut pas dévoiler grand-chose. "J'aime bien prendre mon temps, ne pas me précipiter", se justifie-t-elle. Elle reconnaît quand même avoir "quelques idées en tête" et se dit prête à "relever de nouveaux challenges".