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vendredi 13 novembre 2009

Adoption par des homos: les Français disent oui

Si le gouvernement est toujours hostile au droit à l'adoption et au mariage pour les homos, les Français, eux, sont prêts, à en croire un sondage BVA réalisé pour Canal+. Pour la première fois, une majorité d'entre eux -57%- s'y disent favorables à ce que les couples de gays et de lesbiennes aient le droit d'adopter un enfant.

Mardi,le tribunal administratif de Besançon a donné son feu vert à l’adoption d’un enfant par un couple d’homosexuelles. Une première en France, arrachée après des années de lutte. En 2006, les Français étaient encore très partagés sur la question: la majorité (50%) y était hostile. L'idée faisait toutefois déjà son chemin. En 1998, plus des deux-tiers des personnes interrogées (68%) refusaient encore qu'un couple homo puisse adopter.

Sans surprise, les femmes y sont aujourd'hui plus favorables (64%) que les hommes (49%), et les moins de 25 ans (68%) que les plus de 50 ans (51%). Les sympathisants de droite sont encore hostiles à 62% au droit à l'adoption pour les gays et les lesbiennes, alors que, à gauche, 71% sont pour.

Le phénomène est le même pour le mariage homo: 75% des sympathisants de gauche y sont favorables, alors que 58% de ceux de droite sont contre. Cette attitude de leur socle électoral explique sans doute pourquoi le gouvernement et Nicolas Sarkozy rejettent toujours, pour l'heure, l'ouverture du mariage et de l'adoption aux homos.

Pourtant, les deux-tiers des Français verraient bien des couples de même sexe passer devant M. le maire, selon ce même sondage: 64% sont favorables à ce que les homos aient le droit de se marier en France (36% y sont opposés). Là aussi, ce chiffre n'a cessé de progresser: ils étaient seulement 48% à être ouverts au mariage gay en 2000. Et contrairement à une idée répandue, on n’est pas plus ouvert au mariage homosexuel en région parisienne qu’ailleurs en France, au contraire: seuls 55% des habitants d’Ile-de-France y sont favorables.

Ce sondage a été réalisé par internet du 10 au 12 novembre auprès d’un échantillon représentatif de 1.009 personne, selon la méthode des quotas.

mardi 10 novembre 2009

Emmanuelle B., lesbienne, peut adopter

- actualisé le 22/11/2009: Emmanuelle B. a reçu l'agrément d'adoption.
- actualisé: le conseil général du Jura ne fait pas appel)


Emmanuelle B. peut adopter un enfant avec sa compagne. Le tribunal administratif de Besançon (Doubs) a annulé mardi 10 novembre 2009 le refus du président du Conseil général du Jura et a donné 15 jours à ce dernier pour délivrer l'agrément à cette institutrice homosexuelle de 48 ans, qui se bat depuis dix ans. Emmanuelle B. a reçu l'agrément quelques jours plus tard.

"J'aimerais bien que ce jugement vienne clore le dossier d'Emmanuelle, mais aussi qu'il permette de clore ce débat sur la possibilité d'adoption par une personne célibataire homosexuelle", a déclaré à LToutes son avocate, Me Caroline Mécary, saluant "une victoire du droit contre une décision politique homophobe".

Emmanuelle B. vit en couple depuis vingt ans avec Laurence R., psychologue, mais la France n'autorise l'adoption que par les célibataires et couples mariés. Le tribunal administratif a suivi les recommandations du rapporteur public et s'est appuyé sur le dossier des services sociaux favorables à l'agrément.

Le président divers droite du Conseil général du Jura, Jean Raquin a annoncé qu'il ne ferait pas appel de la décision du tribunal administratif. Son prédécesseur UMP Gérard Bailly puis lui avaient refusé l'agrément en 1998 et en janvier dernier.

En 2005, Gérard Bailly déclarait au Sénat, au sujet de l'adoption par des couples homosexuels: "le président de Conseil général que je suis ne peut accepter une telle demande". Le Conseil d'Etat lui avait donné raison en 2002. Le président Nicolas Sarkozy s'est lui aussi déclaré contre l'adoption par des homosexuels.

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH, 22/01/2008), la Haute autorité de lutte contre les discriminations (HALDE, 5/10/2009), le rapporteur public (13/10/2009) et enfin le tribunal administratif de Besançon avaient condamné le caractère discriminatoire du refus d'agrément à Emmanuelle B.

- Lire aussi sur LToutes: "Adoption: Emmanuelle B. marque encore un point" (13/10/2009); "L'adoption -encore- refusée à une lesbienne" (02/02/2009)

lundi 9 novembre 2009

Une lesbienne évêque de Stockholm

Eva Brunne est la première lesbienne ordonnée évêque par l'Eglise luthérienne de Suède, qui lui confie le diocèse de Stockholm, la capitale, deux semaines après avoir autorisé les prêtres à marier des couples homosexuels.

Agée de 55 ans, Eva Brunne vit en partenariat enregistré avec une femme et a deux enfants adultes, d'après le site de l'Eglise luthérienne. Sa devise: "L'amour parfait bannit la crainte" (Jean, 4:18). L'Eglise luthérienne est largement majoritaire en Suède, même si nombre de Suédois ne sont pas pratiquants.

Eva Brunne et sa compagne pourraient se marier désormais si elles le voulaient car le mariage civil et religieux entre lesbiennes ou gays est légal en Suède depuis mai 2009. Les couples homosexuels peuvent également adopter un enfant, depuis 2003.

Le mariage homosexuel est légal aussi aux Pays-Bas (2000), en Belgique (2003), en Espagne (2005), au Canada (2005), en Afrique du Sud (2006) et en Norvège (2008). Et il a été légalisé dans cinq Etats des Etats-Unis (Massachusetts, Vermont, New Hampshire, Connecticut et Iowa).

- Lire aussi sur LToutes: "Mariage homo: l'Eglise de Suède dit "Ja"" (22/10/2009)