menu haut

mercredi 24 juin 2009

L'INED veut compter les familles homoparentales

Récente mais de plus en plus présente, la notion d'homoparentalité "reste difficile à quantifier, faute d'instruments adaptés", constate l'Institut national d'études démographiques (INED) dans sa dernière "fiche d'actualité". Il annonce donc son intention d'y remédier en association avec l'INSEE.

En posant qu'un couple de même sexe sur dix vit avec des enfants et que ces couples ont en moyenne deux enfants, l'INED aboutissait en 2005 à une estimation de 24.000 à 40.000 enfants vivant avec un couple de même sexe, "la grande majorité vivant avec un couple de femmes".

Mais cette estimation ne prend pas en compte toutes les configurations, variées, de l'homoparentalité, constate l'INED. L'Institut et l'INSEE veulent donc aménager l'enquête Famille associée au recensement de la population, pour poser dès 2011 de nouvelles questions aux personnes sondées. Objectif: "faire apparaître les principales dimensions de l'homoparentalité, avec la même clarté que pour les autres types de familles".

- Lire aussi sur LToutes: "L'homoparentalité mentionnée dans le statut du beau-parent" (03/03/2009); "Le statut du beau-parent attendra" (27/03/2009)

Remaniement: 2-1 pour les homos au gouvernement


Christine Boutin est out, Frédéric Mitterrand est in: tout arrive. La ministre du Logement et de la Ville, fervente opposante au PACS et plus récemment à la reconnaissance des familles homoparentales, est rayée du gouvernement de François Fillon, alors que Frédéric Mitterrand, homosexuel déclaré, y fait son entrée par la grande porte de la Culture et de la Communication.

A bientôt 62 ans, cet homme de lettres, de cinéma, de radio et de télévision permet à Nicolas Sarkozy d'accrocher un Mitterrand à son tableau de chasse, le neveu peu politisé, auquel il avait déjà offert la direction de la Villa Médicis et de ses artistes en résidence à Rome il y a quelques mois.

Reconnaissable à son "Bonsouair" mêlant les accents de Titi parisien et ceux de la haute, Frédéric Mitterrand est notamment l'auteur des merveilleuses "Lettres d'amour en Somalie", de "La Mauvaise vie" ou d'émissions de radio et de télévision -dont "Ca s'est passé comme ça", sur Pink TV- excellentes pour certaines, plus ou moins oubliables pour d'autres.

Autre gay déclaré, Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, quitte en revanche le gouvernement, quelques mois après son coming out fort opportun qui n'a pas empêché Valérie Pécresse de lui ravir l'investiture UMP pour les élections régionales de 2010 en Ile-de-France. Rama Yade, qui avait porté le projet français de déclaration pour la dépénalisation de l'homosexualité à l'ONU, signée par 66 pays, est pour sa part reléguée aux Sports.

Nadine Morano, elle, conserve son poste de secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité, auquel elle s'était accrochée avec Christine Boutin au sujet de la prise en compte des familles homoparentales. On note par ailleurs l'arrivée aux Affaires européennes de Pierre Lellouche, qui s'était distingué par des propos virulents contre les homosexuels lors du débat sur le PACS au Parlement.

- Lire aussi sur LToutes: "Morano et Boutin s'affrontent" (03/03/2009)

mardi 23 juin 2009

GayLib contesté à la Marche des Fiertés

Le char de GayLib participera bien à la Marche des Fiertés le 27 juin 2009 à Paris, placée sous le thème de "l'égalité réelle" pour les lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels. L'Inter LGBT n'envisage pas d'exclure de cette manifestation unitaire le mouvement associé à l'UMP, malgré les protestations des Panthères roses qui dénoncent dans une lettre ouverte l'homophobie et la transphobie de ce parti et du gouvernement qui en est issu.

"Aucune des 50 associations de l'Inter LGBT n'a avancé l'idée qu'on puisse exclure GayLib de la Marche", déclare à LToutes le porte-parole de l'organisation, Philippe Castel pour qui "l'association et le parti politique ne sont pas forcément la même chose", comme le montrent certaines déclarations critiques de GayLib sur les positions du gouvernement et de la majorité dans les questions LGBT.

Les Panthères roses, dont les militants avaient bloqué le char GayLib avec Act Up à la Gay Pride 2008, posent cependant "une question importante qui mérite qu'on en discute", ajoute Philippe Castel, "car GayLib et l'UMP ont un lien très fort" et que l'Inter LGBT "attend des annonces" du gouvernement après plusieurs rencontres ces derniers mois.

Doit-on exclure de la Marche tous les sympathisants de partis refusant l'égalité des droits LGBT mais représentant leurs aspirations dans d'autres domaines de la politique, ou faut-il lutter de l'intérieur?

La vice-présidente de GayLib, Anne Boring, défend la démarche de son mouvement, qui veut faire bouger l'UMP "petit à petit", "en travaillant au quotidien avec les élus qui font avancer la lutte contre l'homophobie". "On fait un travail assez important au sein de l'UMP, qui nous prend du temps, qui nous vaut parfois des insultes au sein de l'UMP, c'est frustrant de lutter pour se faire accepter par certaines associations LGBT", explique-t-elle, interrogée par LToutes.

"On est de droite et on veut l'égalité pour tous les LGBT", insiste Anne Boring, qui dit avoir lancé un appel à la discussion aux Panthères roses et à Act Up Paris. "On aimerait bien faire en sorte que la question LGBT ne soit plus une question de gauche ou de droite", ajoute-t-elle.

D'autres formations politiques sont elles aussi représentées à la Marche des Fiertés, mais toutes sont marquées à gauche et revendiquent, avec plus ou moins de fermeté, l'égalité des droits pour les lesbiennes et gays: le Parti socialiste, les Verts, le Parti communiste.

Toutes font en outre partie de l'Inter LGBT, contrairement aux Panthères roses et à GayLib, qui ont entamé les démarches d'adhésion par le passé mais ont été refusées ou ont renoncé avant le verdict. "Je pense que GayLib et les Panthères roses ont des choses à apporter à l'Inter LGBT", estime aujourd'hui Philippe Castel.